L’Europe et l’Asie ne sont pas les seules à produire des talents sur deux roues. Il y a des continents et, plus précisément, des pays de ces continents avec une tradition automobile particulière. Dans cette phase historique, l’Espagne domine en ce sens, avec des pilotes valables dans toutes les catégories. L’Italie n’en est pas moins et, au moins pour concourir même si ce n’est pas forcément pour gagner des titres, le Japon parvient aussi périodiquement à avoir son mot à dire. En Moto 3, il y a actuellement l’exception qui confirme la règle, à savoir un pilote sud-américain qui profite du changement de catégorie des deux dominateurs de la saison dernière. Mais allons-y dans l’ordre, en faisant un résumé du dernier championnat du monde dans cette catégorie, puis en passant à l’édition actuelle.
La Coupe du monde 2023
La dernière édition du Championnat du Monde Moto3 a été le signe de rebondissements, avec des pilotes qui ont commencé avec les feux éteints et qui sont ensuite apparus comme de grands protagonistes et d’autres qui ont pris le chemin inverse. Le fait qu’il puisse s’agir d’une autre compétition dominée par les Espagnols, mais avec une légère pointe sud-américaine, était clair dès le premier Grand Prix : en effet, au Portugal, l’Espagnol Daniel Holgado a triomphé, laissant derrière son compatriote David Munoz et le Brésilien Diogo Moreira. Le pilote vert et or se confirme en Argentine, avec une deuxième place derrière le Japonais Tatsuki Suzuki.
Les deux courses suivantes, cependant, ont été remportées par un autre Espagnol, Ivan Ortolà. Sont-ils donc les protagonistes de la saison ? L’asphalte émet des phrases différentes. Au fil des semaines, en effet, différents motards émergent de ceux qui ont brillé lors des premières courses. Surtout l’Espagnol Jaume Masià qui, après une deuxième et deux troisièmes places entre le Chili, l’Espagne et la France, s’impose aux Pays-Bas et entame une splendide année clôturée par le titre mondial.
Victoire pas facile, au terme d’une bagarre avec un autre pilote au départ « diesel », à savoir le Japonais Ayumu Sasaki (deuxième du classement final, mais à seulement 6 points de l’Espagnol). Le podium est complété par le Colombien David Alonso, dont le championnat du monde est similaire à celui des pilotes qui l’ont finalement précédé au classement. Le Sud-Américain a donné le meilleur de lui-même en milieu de saison, triomphant en Grande-Bretagne, en Catalogne et à Saint-Marin. En finale, il est monté sur le podium dans trois des quatre dernières courses, mais cela n’a pas suffi pour remporter le championnat du monde. Le moment de joie, cependant, n’est que repoussé.
L’édition 2024
Le championnat du monde de Moto 3 actuellement en cours perd les deux premiers du classement final de l’année dernière, qui sont passés à Moto 2 comme d’habitude. Alonso devient donc inévitablement l’un des favoris pour la victoire finale. Cependant, la concurrence ne manque pas pour le Colombien, avec les Espagnols Holgado, Ortolà et Munoz (qui ont terminé respectivement cinquième, sixième et dixième l’année précédente) prêts à se battre pour le titre.
Le Néerlandais Collin Veijer est également à suivre de près, tandis que parmi les Italiens, le talent le plus intéressant est Stefano Nepa. Contrairement à la saison précédente, le championnat du monde d’Alonso a commencé du mieux qu’il pouvait. En effet, le Colombien a triomphé au Qatar, terminant la course devant Holgado et le Japonais Taiyo Furusato.
Cependant, l’Espagnol s’est immédiatement rattrapé en remportant le prochain Grand Prix prévu au Portugal. Le podium était entièrement espagnol, avec Ortolà et l’outsider José Antonio Rueda (qui ne terminera dans le top trois qu’une seule fois dans le reste du championnat du monde). Alors, la Coupe du monde parlera-t-elle la langue de Cervantès ? Cette perspective est submergée par la vague colombienne. Après la déception de la quatrième place au Portugal, Alonso reprend le chemin de la marche à un rythme effréné.
Au cours des sept matchs suivants, en fait, il a gagné cinq fois. Cette série commence lors du troisième Grand Prix de la saison, organisé au Chili : derrière lui, Holgado qui, avec Ortolà, tente plus que quiconque de contrer son leadership. En Espagne, il y a eu un court dépassement vide pour Alonso, qui a terminé onzième. Heureusement pour lui, Veijer remporte cette course tandis qu’Ortolà et Holgado terminent respectivement en troisième et septième position. Cependant, ce fut un obstacle, car ensuite sont venus des succès en France, en Catalogne et en Italie.
Ce sont trois victoires consécutives qui font peur à la concurrence, incapable de suivre le rythme du pilote colombien. En fait, les deux Espagnols, dans les trois mêmes courses, n’atteignent le podium qu’une seule fois chacun. La série des premières places a été interrompue en Hollande, puis a repris immédiatement après en Allemagne. Alonso compte actuellement 179 points, contre 121 pour Ortolà et 120 pour Holgado. Veijer est également en lice pour le podium, quatrième avec 115. Plus détaché, cependant, Munoz : en cinquième position avec 84 points. Enfin, l’Italien Nepa est à une distance sidérale du sommet : ses 40 points ont été obtenus en terminant une course à la sixième place au maximum (la première, au Qatar).
C’est à Alonso de poursuivre son championnat du monde presque parfait jusqu’à présent, évitant ainsi un autre triomphe espagnol.